Fête du manioc
Une vraie richesse gastronomique
C'est sous le thème « lutte contre l’insécurité alimentaire par la promotion du manioc la valorisation de son potentiel économique et la préservation de sa richesse gastronomique » que s'est tenu ce 11 novembre à la maison du parti de Bonanjo, le tout premier festival international du manioc dans la ville de Douala, organisé par l’ONG FADEC (Femme Action et Développement du Cameroun) sur la supervision de sa présidente Madame Yvette Doume Epse Banlog
Le manioc est aujourd'hui l'un des aliments incontestés de nos papilles gastronomiques. L'événement qui se déroule dans la cité économique, dont l'objectif est de mettre en lumière tous les produits dérivés de la transformation du manioc, a tout de même permis aux uns et aux autres d'acquérir de nouvelles connaissances en ce qui concerne cette filière agricole. Ses différentes variétés de transformation montrent à suffisance combien il est agréable d'investir dans cette culture car rien ne se perd de la racine aux feuilles, tout est valablement exploitable pour des fins inimaginables. Alors, pour cela le manioc mérite d'être fêté. Pour célébrer le festival baptisé All kassava, parrainé par le Ministre de l'Agriculture et du Développement Rural. Les exposants et agriculteurs en grande majorité des femmes sont venus des quatre coins du Cameroun et même d'ailleurs, notamment le Gabon, le Congo Kinshasa et la République Centrafricaine, présenter aux hautes personnalités et bien d'autres curieux venus pour l'occasion, leur savoir-faire sur les différentes transformations du tubercule.
Savez-vous qu'il existe en réalité presque 30 manières d'exploitations du manioc ?
Le manioc avec toute sa richesse et surtout diététique peut-être utilisé dans le domaine cosmétique d'où on peut obtenir des gels, des savons et crèmes. Il est aussi sollicité dans la pharmacopée ou on peut se servir de ses feuilles pour une augmentation sanguine. À partir du manioc on peut aussi brasser du vin bio et naturel sans additifs chimiques. Et que dire de sa gastronomie, d'où son champ lexical à n'en point en finir : on peut disposer de la farine de manioc sans gluten, les bâtons de maniocs, les beignets de manioc, les crêpes, du pain, des cookies, De neems, les gâteau, les beignets soufflés, les mitumbas, le koki de manioc, le water fufu. Le manioc intervient également dans la lingerie via son savon liquide et son amidon, la liste est loin d'être exhaustive. Sur le plan local, le manioc est considéré comme cette culture qui contribue à la sécurité alimentaire. « Le manioc est un des rares aliments, cultivé dans les dix régions du Cameroun. Il contribue à la sécurité alimentaire dans le pays avec une production qui tourne autour six millions de tonnes par an et revient à deux cents kilogrammes de manioc par habitant » déclare Gabriel Mbairobe, Ministre de l'Agriculture et du Développement Rural. De toutes les filières de tubercules, le choix est porté sur le manioc de par sa diversité de transformations « le manioc a plus de matières sèches, peut produire sur un kilogramme 25% de farine et nous avons identifié le manioc, donc aujourd'hui si nous transformons les six millions de tonnes de manioc que nous avons en farine ça nous permet d'avoir un million cinq mille de tonne de farine à base de manioc. Nous importons un million de tonnes de blé, vous comprenez que le manioc est une filière importante pour réduire le déséquilibre de notre balance commerciale sans compter que nous dépensons chaque année deux cent soixante milliards pour importer la farine de blé » ajoute le Minader.
D'après Gabriel Mbairobe, la production du manioc relève des défis car son rendement s'élève à environ 5 à 7 tonnes en hectares. C'est la raison pour laquelle son ministère a mis sur pied une procédure pour porter le rendement à 15 tonnes à l'hectare à l'horizon 2025 et 20 tonnes à l'horizon 2030. En passant bien évidemment par l'amélioration des techniques agricoles, les itinéraires techniques afin que le manioc soit plus rentable. Cependant, il faut noter que les zones où est cultivée cette denrée sont pour la plupart des secteurs enclavés, le Ministre compte installer dans les dix régions du pays deux cent unités de transformation du manioc. Rappelons que la première usine a déjà vu le jour dans la région du Sud à Ngoulemakong le 12 janvier dernier. La culture du manioc qui emploie bon nombre de femmes et de jeunes, qui jusqu'ici nourrit son homme reste pour certain le bon choix et l'investissement du futur.